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MAH TRAORÉ : LA CARTE DE L'AFRIQUE

Une fenêtre ouverte sur l'Afrique au coeur de Belleville, partez en voyage avec Mah...
Publié le 21 mars 2023, par Le Food Market

Mah, c’est un visage toujours souriant et accueillant qui donne envie de partir en voyage culinaire et découvrir les goûts de sa culture.
Sa cuisine a pour vocation de faire connaître toutes les spécialités d’Afrique et notamment de l’Ouest dont elle est originaire. On retrouve le Thieb (1), l’Attiéké (2), les pastels (3) qu’ils appellent chez elle les "pâtés", le Yassa (4) et ses préférés : le Mafé (5) et l’Alloco (6), doux souvenirs des goûters de son enfance.

Sa passion pour le geste et les saveurs est née aux côtés de sa maman, vendeuse de beignets, qu’elle aidait quotidiennement dès son plus jeune âge, en cuisinant pour toute la famille.
Puis à son arrivée en France, elle continue de faire ses armes auprès de ses amis, sa famille et ses collègues. Très vite son envie d’entreprendre précipite les choses et elle participe au Food Market spécial Afrique en octobre 2017.

La machine est lancée, elle ne s’arrête plus et enchaîne les marchés, les foires, les événements privés et toujours plus de Food Market.
Son désir de partage se met au service de chacun, elle sait adapter sa cuisine à tous les régimes alimentaires : végétarien, sans gluten, sans lactose... Elle prône le bio, le fait-maison, pour une cuisine de tradition en accord avec les valeurs d’aujourd’hui.

On se laisse cueillir par le charme de cette femme aux multiples facettes, que Julien Potart, vidéaste, est allé rencontrer pour Le Food Market.

Julien : Qu’est-ce qu’on trouve dans votre cuisine ?

Mah : Dans ma cuisine on retrouve tous les plats africains. La Carte de l’Afrique signifie "le menu" de l’Afrique et particulièrement de l’Afrique de l’Ouest : le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Congo... Le Thieb et le Mafé sont particulièrement mis en avant car ils ont beaucoup de succès et j’adapte ma cuisine en fonction de la demande.

Quels sont vos souvenirs culinaires d’enfance ?

La cuisine de mon enfance est une cuisine métissée car j’ai grandi en Côte d’Ivoire jusqu’à mes 8 ans puis au Mali. De ces deux cultures je garde des souvenirs particuliers des bananes plantain, du manioc et de l’igname de Côte d’Ivoire et du couscous malien. Au Mali la base de l’alimentation c’est le millet, une céréale qui se décline dans tous les plats.

Chaque jour et tout particulièrement les jours de fêtes, on déguste le couscous malien à base de millet, que l’on agrémente selon les envies et les occasions. Il y a aussi les beignets pour le petit-déjeuner ou le goûter.

Quel est votre plat préféré ?

Mes plats préférés sont le Mafé et l’Alloco. Depuis ma petite enfance, l’Alloco vendu en Côte d’Ivoire sur la route, acheté avec nos pièces sur le chemin de l’école le matin ou pour le goûter, est un casse-croûte incontournable. Je peux en manger à toute heure, ce sont les premières saveurs que j’ai connues. Le Mafé c’est un plat que j’adore pour l’arachide. Je suis une grande fan de l’arachide.
Et ce sont deux plats qui fonctionnent très bien au Food Market, juste après le Thieb, toujours grand favori.

Combien de pastels vous préparez pour un événement comme Le Food Market ?

Entre 200 et 300. Et pour le Thieb pour ne pas être dévalisée trop vite, j’en prépare environ 25kg.

Vous cuisinez seule ?

Pour la plupart des préparations je suis seule. Je m’organise pour répartir mon temps et mes cuissons. Je sais qu’avec une marmite de sauce je vais avoir une base pour plusieurs plats par exemple.

Quand ils le peuvent, mes enfants m’aident également en amont ou pendant Le Food Market et les autres marchés auxquels je participe. Ou encore pour les courses et les livraisons.

« J’aime beaucoup cuisiner,
c’est une seconde nature chez moi. »

Qui vous a appris à cuisiner ?

C’est ma mère qui m’a appris la cuisine. En Afrique, il fallait cuisiner pour toute la famille et les femmes se relayaient pour cette tâche. Quand venait le tour de ma mère, je la remplaçais et je cuisinais pour 20 personnes, dès l’âge de 12 ans.

Puis ma mère a cessé de cuisiner et jusqu’à mon arrivée en France, à 16 ans, c’est moi qui cuisinait à la maison.
Quand je suis arrivée en France, dans d’autres proportions, je cuisinais pour mes enfants, ma famille. Puis je suis revenue aux grandes quantités pour Le Food Market.

Vous prenez du plaisir quand vous cuisinez ?

Oui j’aime beaucoup cuisiner, c’est une seconde nature chez moi. J’aime créer et inventer. Par exemple je fais moi-même mes bouillons, je m’adapte aux différents régimes alimentaires, comme les végétariens. Plus largement, j’aime tout ce qui est manuel, je fais aussi de la couture, et ce depuis que je suis petite. Ce sont des choses que j’essaye de transmettre à mes enfants.

Si vous ne deviez garder qu’un seul aliment, lequel ce serait ?

Ça va être compliqué (rires). Mais je dirais toujours le Mafé, que l’on peut varier : végétarien, au poulet, au boeuf ou avec du gombo, que j’adore. Avec les aubergines africaines ce sont mes légumes préférés.

Ma grand-mère cultivait les aubergines africaines qui ont une légère amertume et qu’elle nous faisait manger crues ou bouillies avec du sel. C’est un légume plein de vitamines et très bon pour la santé qui a marqué mon enfance.

Vous êtes une partisane du 100% fait-maison ?

Oui je préfère tout faire moi-même, comme ça je suis sûre de ce qu’il y a dans mes plats et c’est meilleur pour la santé. Les seules choses que j’achète encore en boîte ce sont le concentré de tomates et le thon. Tout le reste de ma cuisine est 100% fait-maison. À terme je ne veux donc plus acheter ces denrées préparées. Je mouds même le poivre et je fais mes laits végétaux moi-même. Et j’achète des produits bio, tout est frais chez moi et de qualité.

Vous avez de bons retours de la part des gens ?

Les gens sont ravis, ils reviennent me dire merci. Et ça c’est ma récompense.

1. Thieb (ou thiéboudiène) : plat mijoté sénégalais à base de chou, carotte, manioc, sauce tomate et soit de viande soit de poisson.

2. Attiéké : couscous de manioc, spécialité de Côte d'Ivoire.

3. Pastel : chausson, beignet, farçi à la viande ou au poisson.

4. Yassa : plat d’origine sénégalaise à base d'oignons frits et de riz et qui peut être accompagné de viande marinée dans le citron puis frite ou braisée, de poulet ou de poisson.

5. Mafé : recette typique d'Afrique de l'Ouest, qui allie une viande généralement blanche à une sauce d'arachide.

6. Alloco : banane plantain frite dans de l'huile d'arachide. C’est un plat originaire de Côte d’Ivoire.

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